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6 raisons pour lesquelles les prises de parole sont chiantes à mourir

Glossophobie. Mot désignant la peur de parler en public. 75% de la population ressent ce malaise et pourtant, vous comme moi serez amené toute votre vie à prendre la parole plus ou moins longtemps, devant une salle comble ou quelques personnes. Alors autant prendre le sujet à bras-le-corps.

Rentrons directement par le prisme des pièges dans lesquels on tombe (trop) souvent.

Qu’est ce qui fait qu’on perd notre auditoire ?

Voici 6 éléments de réponse.

1- L’improvisation dans la prise de parole : bienvenue dans le règne de l’approximation.

« Les meilleures improvisations sont celles que l’on prépare le plus ».

Jeudi matin, 10h, réunion. L’animateur ou l’animatrice rentre dans la pièce, personne ne manque à l’appel. Ah si, l’ordre du jour. Il est absent. Et les absents ont toujours tort. Tant pis on commence sans lui. Et là, c’est le début d’un numéro d’équilibrisme, entre hésitations de l’animateur, divergences du groupe sur des sous-sujets annexes et un timing en péril qui risque fort de nous mettre tous en retard… L’improvisation totale est l’ennemi n°1 de la prise de parole.

2- L’auto-centration : vous avez oublié votre public ? Il ne l’oubliera pas, lui !

Quelle est la différence majeure entre un orateur classique et un excellent orateur ?

Le premier se focalise sur ce qu’il pourrait dire d’intéressant, le second sur ce qui intéresse le public. Vous me direz que je chipote, et vous aurez raison. Le diable se cache dans les détails, mais celui-là est d’importance capitale. En partant du public, de qui il est, de l’endroit où vous voulez l’emmener, vous centrez votre discours sur le public, et cela change tout. Absolument tout.

Les discours autocentrés sont ceux qui produisent le moins d’effet.

Formation Cinaps sur la prise de parole en public

3- La mort par Powerpoint : vous avez mis tout le monde K.O avec votre support

Qu’est ce qui est rouge et quasi-toujours ennuyant ?

Un PowerPoint. De préférence bien gras, bien dodu, avec des centaines d’ingrédients, des étapes de préparation à rallonge et une cuisson lente pour tuer à petits feux vos auditeurs. La voilà la recette miracle pour gaver (dans tous les sens du terme) votre public lors de votre prise de parole. Essayez, vous ferez tous une indigestion !

Votre présentation est la béquille de votre intervention, mais pas un script.


*Lire aussi : Combien de mots par diapositive / 1Jour1ConseilPrésentation

le manque de conviction dans la prise de parole ennuie notre auditoire

4- Le manque de conviction dans votre prise de parole : vous ne croyez pas à ce que vous dites, nous non plus !

Avez-vous déjà vu, un orateur ou une oratrice parler sans conviction ?

Ça sonne creux, faux, on sent bien que quelque chose ne passe pas. Si les mots ont leur importance, la force et la manière avec laquelle on les prononce le sont tout autant. Ils nous donnent des indications précieuses sur les convictions de celui ou celle qui les prononce. Votre auditoire possède un radar extrêmement performant et aiguisé, capable de capter les ondes et les signaux d’alerte qui trahissent un décalage entre le discours et la posture.
Votre alignement fera de vous un orateur congruent* (*c’est-à-dire aligné entre ce que vous dites, ce que vous pensez et ce que vous faites).

5- La monotonie vocale ou l’arythmie verbale : ni apathie ni ultra-débit dans la prise de parole

Les risques de la monotonie vocale dans la prise de parole

L’encéphalogramme plat.

C’est l’un de vos pires ennemis. Mais rassurez-vous j’ai une excellente nouvelle : la voix est un muscle, et comme tout muscle il se travaille. La plasticité de la voix est incroyable, à condition de faire un travail de fond sur le souffle, sur l’ancrage corporel et sur le rythme de parole. Alors, vous commencez quand l’entraînement ?  

*Découvrez les excellentes vidéos de Christophe Delassart (Le Quatrième Mur) « Les éclats ».

Les risques de l'arythmie verbale dans la prise de parole.

Les montagnes russes.

Si la monotonie peut être létale, l’arythmie verbale peut l’être tout autant. Avouons-le avec beaucoup de bienveillance, on connait tous quelqu’un qui nous fatigue à parler à un rythme effréné et décousu. Dans le cas présent comme dans le précédent, l’enjeu est similaire :  générer un confort d’écoute optimal pour notre auditoire.

Faites de votre voix un allié de taille pour rythmer vos prises de parole.

*Lire aussi notre article sur « Le contrôle de l’attention, la super carte soft skills du manager ».

6- L’absence d’objectif ou de conclusion clairs : vous ne savez pas où vous voulez en venir ? Nous non plus ! So what ?

Ces deux mots utilisés par les anglo-saxons pèsent sur tout orateur comme une épée de Damoclès au-dessus de leur tête au moment de conclure. Si vous voulez éviter de les entendre, devenez des obstinés de l’objectif, des spécialistes de la conclusion. Entêtez-vous à avoir un fil rouge, un point de décollage et d’atterrissage clairement définis. On n’a jamais vu un avion décoller sans avoir un point de chute préalablement identifié. Sinon le risque de crash planera au-dessus de vous.

Alors posez-vous cette seule et unique question : quand mon auditoire sortira de la pièce (ou de la visio), qu’est-ce que je veux qu’ils ou elles aient retenu ou vécu ?

« Si vous ne savez pas où vous allez, vous finirez probablement quelque part ailleurs. »

Laurence Peter.

En évitant ces pièges, vous sortirez déjà du lot.

Dans le prochain article, nous partagerons quelques réflexes à adopter pour capter et garder l’attention de votre auditoire. Sacré challenge non ?

Vincent de Coignac – Chef de projet Cinaps.

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