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9 habitudes pour booster la confiance en soi

Lorsque l’on veut aider un collaborateur, l’accompagner dans une dynamique de progression, on a souvent tendance à attribuer ses difficultés à un manque de confiance en soi ou à un manque d’affirmation de soi. On va par exemple, lui proposer une formation sur l’affirmation de soi alors que la capacité à s’affirmer dans les relations n’est souvent que la résultante de l’estime de soi et de la confiance en soi. La difficulté à s’affirmer peut-être le symptôme d’une confiance en soi dégradée, elle-même issue d’une estime de soi basse. Traiter le symptôme ne s’avérera donc pas très efficace.

La confiance en soi, l’estime de soi et l’affirmation de soi sont des concepts qui ont été largement étudiés et discutés dans le domaine de la psychologie et du développement personnel. Ces trois dimensions psychologiques sont extrêmement différentes et en même temps totalement interdépendantes. Et on les confond souvent. Une clarification s’impose !

Au programme de cet article :

La différence entre confiance en soi, estime de soi et affirmation de soi

  • La confiance en soi est souvent définie comme la croyance en ses propres capacités. La confiance en soi est liée à l’action, c’est ce qui me permet d’agir. Elle est souvent associée à l’assurance et à l’audace dans les interactions sociales et professionnelles. Les personnes ayant une grande confiance en elles-mêmes ont tendance à être plus résiliantes face à l’échec, car elles ont foi en leur capacité à surmonter les obstacles et à réussir. Les personnes ayant une faible confiance en elles-mêmes ont tendance à être plus timides et à éviter les situations où elles pourraient se sentir vulnérables.
    Certains spécialistes pensent que la confiance en soi est relative à des situations particulières. Je peux avoir confiance en moi dans certaines situations que je maîtrise et moins confiance dans des situations inhabituelles.
    D’autres pensent que la confiance en soi est globale, et s’appliquerait à un ensemble d’évènements rencontrés.
  • L’estime de soi est souvent définie comme l’évaluation subjective que nous faisons de notre propre valeur en tant que personne. Elle est souvent influencée par les messages que nous avons reçus dans notre enfance, par nos parents par exemple, ou par le regard que des personnes importantes pour nous ont porté sur nous. Lorsque, durant des années, un enfant a été constamment critiqué par l’un de ses parents, sa confiance en lui risque d’en pâtir.
    L’estime de soi est aussi influencée par notre propre image corporelle, notre réussite professionnelle et nos relations interpersonnelles. Les personnes ayant une haute estime d’elles-mêmes éprouvent en général de l’autosatisfaction et sont plus enclines à prendre des risques dans leur vie personnelle et professionnelle. Les personnes ayant une faible estime d’elles-mêmes peuvent avoir tendance à l’autocritique et peuvent avoir une peur chronique de l’échec.
  • L’affirmation de soi est souvent définie comme la capacité à exprimer ses opinions et ses désirs de manière claire et concise, sans violer les droits des autres. Les personnes ayant une grande affirmation d’elles-mêmes sont en mesure de communiquer efficacement avec les autres et de défendre leurs propres intérêts, tout en maintenant des relations positives avec les autres. Les personnes ayant une faible affirmation d’elles-mêmes peuvent avoir tendance à être plus passives, à se laisser influencer par les autres et, souvent, à ne pas oser dire les choses.

*Voir aussi : conférence de Christophe André sur l’estime de soi (Les web conférences de la MAIF.)

Des concepts en interaction permanente

Une faible estime de soi va souvent freiner la confiance en soi et réduire automatiquement la capacité à s’affirmer. Inversement, si l’on pratique souvent des techniques de confiance en soi et d’affirmation de soi, à terme, l’estime de soi s’en trouvera renforcée.

Nombreux sont les auteurs qui expliquent que la confiance en soi et l’affirmation de soi sont des compétences qui peuvent être apprises et développées par la pratique. Et les formations sur ces sujets le confirment, si tant est qu’elles soient proposées avec toute la déontologie et le professionnalisme de rigueur.

Cependant, si l’accompagnement sur le renforcement de la confiance en soi et l’affirmation de soi peut être travaillé dans les formations au développement personnel, en revanche le travail personnel sur l’estime de soi relève plus, selon nous, d’un accompagnement de type psychothérapeutique.

Les origines du manque de confiance en soi

Le manque de confiance en soi peut avoir des origines multiples et complexes, mais voici quelques facteurs courants qui peuvent contribuer à son développement :

  1. Les expériences de la petite enfance : les premières années de vie peuvent avoir un impact significatif sur le développement de la confiance en soi. Les enfants qui ont grandi dans des environnements où ils ont été maltraités, négligés ou invalidés peuvent avoir du mal à développer une estime de soi positive et donc la confiance en soi.
  2. Les expériences traumatiques : les événements traumatiques tels que la violence, le harcèlement, les abus sexuels ou physiques, peuvent causer des dommages importants à l’estime de soi d’une personne…
  3. Les expériences de vie difficiles : les épreuves de la vie, comme les échecs, les pertes ou les changements importants peuvent affecter l’estime de soi d’une personne.
  4. Les comparaisons sociales : les comparaisons sociales constantes avec les autres peuvent également avoir un impact sur la confiance en soi. Les médias sociaux, en particulier, ont rendu ce phénomène plus facile que jamais.
  5. Les croyances négatives sur soi-même : ces croyances négatives telles que « Je suis incompétent » ou « Je ne suis pas assez bon » peuvent également contribuer à un manque de confiance en soi.

Il existe trois peurs fondamentales qui inhibent la confiance en soi. Et le travail sur le renforcement de la confiance en soi consiste souvent à « hacker » ces peurs et à découvrir qu’elles ne sont, au fond, que des croyances non fondées. Ce sont :

  • la peur de l’échec ;
  • la peur du regard des autres ;
  • la peur de revivre une mauvaise expérience.

Développer la confiance en soi : comment faire ?

Développer la confiance en soi peut sembler difficile pour certaines personnes, mais c’est une compétence qui peut être améliorée avec de la pratique. Mais le développement de la confiance en soi suppose la mise en place de rituels quasi quotidiens, de la répétition et de la persévérance. La difficulté tient au fait que, lorsque nous sommes confrontés à un manque de confiance en soi, nous sommes généralement submergés par l’émotion suscitée par l’incapacité ou la difficulté à agir. Les actions qui permettent de développer la confiance en soi ne sont efficaces que dans la mesure où elles deviennent des rituels. C’est leur répétition qui permettra de développer progressivement la confiance en soi. De plus, il est beaucoup plus efficace de mener ces actions en en parlant à des personnes de confiance et bienveillantes qui pourront nous épauler, nous challenger et nous encourager.

9 boosters de la confiance en soi

Ces actions simples ont généralement un impact sur la confiance en soi et sur l’estime de soi. Sur la confiance en soi parce qu’à force de faire on prend de l’assurance et on agit plus rapidement et plus facilement. Sur l’estime de soi car la réussite qui consiste à dépasser ses peurs renforce l’image positive que nous avons de nous-mêmes.

BOOSTER 1

Mieux se connaître.

C’est un préalable. Menez un travail sur la connaissance de soi, dans le cadre d’une formation par exemple. Il en existe de nombreuses. Assurez-vous tout de même du professionnalisme de l’organisme et de l’utilisation de méthodes fiables comme les inventaires de personnalité reconnus. Une des grandes découvertes que l’on réalise en travaillant la connaissance de soi est avant tout l’acceptation de soi avec nos qualités, nos faiblesses, nos manques et nos atouts. Cette acceptation de soi est à la base de l’équilibre psychique, nous rend confiants en nous-mêmes et authentiques, et nous permet de nous affirmer tels que nous sommes. En résumé, la confiance en soi est fille de l’acceptation de soi. En ayant une meilleure compréhension de nos propres capacités, nous pouvons renforcer notre confiance en nous.

BOOSTER 2

Avant de vous engager, observez, analysez pour obtenir des informations fiables en évaluant la situation de manière rationnelle. Cela vous permettra de mieux appréhender vos capacités à agir et vos chances de réussite.

Fonctionnez par étapes :

  • Identifiez une activité que l’on vous a confiée récemment et dans laquelle votre niveau de confiance en vous est faible.
  • Tracez deux colonnes sur une feuille de papier. Dans la première, indiquez ce qui, dans cette situation, dépend réellement de vous et, dans la seconde, ce qui ne dépend pas de vous.
  • Pour ce qui ne dépend pas de vous, indiquez les personnes qui en sont responsables.
  • Évaluez au final votre pouvoir d’action sur la situation de très faible (1) à très fort (10).
  • Exprimez votre bilan à la personne qui vous a confié l’action et redéfinissez avec elle le périmètre de votre responsabilité ou les moyens qui vous sont attribués.

    À chaque fois que l’on vous propose une activité au sujet de laquelle vous avez des hésitations, faites cet exercice d’identification de ce qui dépend de vous et de ce qui n’est pas dans votre périmètre de responsabilité. Et exprimez-le.

BOOSTER 3

Passez à l’action, essayez, testez-vous dans un contexte sécurisant en mode pilote, en étant encouragé et soutenu.

Par rapport à une situation précise, et dans laquelle votre niveau de confiance en vous est faible, décrivez vos premiers petits pas envisagés pour essayer et vous tester.

Par exemple si vous souhaitez développer votre confiance en vous dans la prise de parole face à un groupe vous pouvez :

  • lire chaque soir un court texte à haute voix devant vos proches ;
  • faire une courte présentation orale devant deux de vos collègues les plus bienveillants

Puis définissez comment vous installer un cadre sécurisant et auprès de quelles personnes de confiance (avec lesquelles vous vous sentez en sécurité) vous allez pouvoir chercher des encouragements et du soutien.

Ces premiers petits pas sont importants car ils sont les déclencheurs des pas beaucoup plus essentiels qui vont suivre. Le passage à l’action est capital pour renforcer la confiance en soi.

Pour faciliter le passage à l’action :

  1. écrivez vos « petits pas » dans un endroit visible facilement ou sur votre to-do list ;
  2. parlez-en à une (ou des) personne(s) de confiance. Expliquez-lui (leur) ce que vous comptez faire et demandez-lui (leur) de vous challenger et de vous soutenir ;
  3. chaque soir, faites le bilan de vos petits pas.

BOOSTER 4

Allez chercher du feedback, de l’aide, des avis. Sentez-vous libre de prendre ou pas ce feedback, cette aide ou ces avis.

Commencez par des proches et étendez progressivement la démarche de demande d’aide à des personnes extérieures à votre cercle restreint. Pour ce faire, il faut commencer par des demandes simples et sur lesquelles vous ne prenez pas de risques.

Par exemple, demandez à un ami de vous prêter un livre ou allez voir votre voisin et demandez-lui de vous prêter un outil. Puis augmentez progressivement la demande, jusqu’à la demande que vous redoutez.

Vous pouvez aussi demander du feedback à des proches, par exemple sur un projet professionnel, avant de demander leur avis à vos collègues ou à votre manager.

BOOSTER 5

Faîtes taire la critique intérieure en hackant vos pensées négatives

Par rapport à une situation donnée dans laquelle vous ressentez un manque de confiance en vous, notez votre pensée négative, évaluez-en l’exactitude et trouvez des preuves pour la réfuter.

  1. Identifiez la pensée négative : prenez conscience de la pensée négative qui vous traverse l’esprit et notez-la.
  2. Posez-vous des questions : analysez la pensée négative et posez-vous des questions pour en comprendre l’origine. Par exemple, demandez-vous si cette pensée est réaliste, si elle est fondée sur des faits ou sur des émotions, ou si elle est basée sur des erreurs de jugement. On peut utiliser des questions comme : Qu’est-ce qui te fait dire que tu vas échouer ? Pourquoi penses-tu que tu ne vas pas y arriver ? Peux-tu me donner un exemple factuel qui te fait penser ça ? Aidez-vous d’un proche qui vous posera les questions.
  3. Trouvez des arguments en faveur de la pensée positive : une fois que vous avez identifié la pensée négative et compris son origine, trouvez des arguments pour la remplacer par une pensée positive. Par exemple, si vous avez l’impression que vous n’êtes pas capable de faire quelque chose, cherchez des exemples de moments où vous avez réussi des choses similaires dans le passé. Formulez la pensée positive de cette manière : « Je suis tout à fait capable de, car (exemple de réussite). »
  4. Utilisez des affirmations positives pour vous encourager et vous soutenir. Par exemple, répétez-vous « Je suis capable de réussir » ou « Je suis une personne confiante et compétente » lorsque vous vous sentez submergé par des pensées négatives, et remémorez-vous l’exemple de l’expérience réussie.

BOOSTER 6

Prendre le temps de reconnaître ses réussites et en parler. Les petites victoires au quotidien.

Sur un carnet, à la fin de votre journée, notez au quotidien ce que vous avez réussi dans la journée, même les choses les plus insignifiantes, et deux choses qui vous ont permis de réussir. Le matin en vous levant, relisez vos réussites de la veille pour démarrer la journée avec l’esprit positif. Vous pouvez aussi instaurer un rituel avec vos proches, au dîner par exemple. Chacun exprime une chose qu’il a réussie au cours de sa journée et ce qui fait qu’il a réussi. Ce rituel peut aussi être utilisé dans les réunions d’équipe.

BOOSTER 7

Transformer ses plaintes en objectifs.

Prenez le temps de penser à une plainte et appliquez la méthode ci-dessous. Partagez-la avec un proche en lui demandant de vous aider à passer de la plainte à l’objectif.

  1. Prenez une feuille de papier et écrivez votre plainte actuelle dans une colonne. Par exemple : « Les prix de l’alimentation augmentent, tout devient trop cher. »
  2. Dans une deuxième colonne, identifiez le besoin qui n’est pas satisfait : « Dans cette situation j’ai besoin de… pouvoir acheter de quoi me nourrir convenablement sans dépenser autant. »
  3. Transformez votre plainte en objectifs positifs. Dans une troisième colonne, identifiez des objectifs pour combler le besoin. Par exemple : « Identifier les supermarchés qui pratiquent les prix les plus bas, changer de supermarché, acheter en groupe avec des amis pour optimiser notre budget alimentation… »
  4. Pour chaque objectif, réfléchissez à des actions concrètes que vous pouvez entreprendre pour atteindre celui-ci.

BOOSTER 8

Se fixer des objectifs réalistes et les découper en étapes.

Avant de vous engager dans une action pour laquelle vous manquez de confiance, faites l’exercice de fixation d’un objectif réaliste et de son découpage en étapes. Ce découpage vous permet de fixer des objectifs intermédiaires à chaque étape. Chaque fois que vous atteignez un des objectifs intermédiaires, c’est une petite victoire que vous engrangez. Et l’objectif final apparaît alors beaucoup plus atteignable. Entraînez-vous avec des actions simples dans un premier temps. Par exemple : « Organiser un week-end au bord de la mer avec mon conjoint. »

BOOSTER 9

S’autoriser à faire autrement, essayer de nouvelles choses en prenant des risques calculés.

Par rapport à une situation précise, et dans laquelle votre niveau de confiance en vous est faible, identifiez comment vous pourriez faire autrement ou essayer des choses nouvelles. Racontez votre situation à des proches de confiance qui vous aideront à identifier des idées nouvelles en utilisant la technique du feedforward.

Celle-ci consiste à inciter l’autre à faire autrement, en lui suggérant une autre voie possible : « Et si tu contactais plutôt le service marketing ? Il me semble qu’il maîtrise mieux le sujet que le service commercial. » « Et si tu commençais par la fin, qu’est-ce que cela changerait ? »

Pour s’habituer à faire autrement, commencez par des petites choses du quotidien.
Par exemple :

  • changez un meuble de place ;
  • testez un aliment que vous n’avez jamais goûté ;
  • changez de coiffeur ;
  • essayez les courses en ligne ;
  • osez une couleur ou un style de vêtement inhabituels ;

Fixez-vous un changement simple à faire par semaine en allant progressivement vers des changements plus importants.

Plus que jamais les entreprises ont besoin de managers et de collaborateurs capables de mobiliser des soft skills dont la confiance en soi est un des pivots. Le développement de la confiance en soi permet de prendre conscience de sa véritable valeur, de son potentiel, de décider plus facilement et d’oser s’affirmer dans sa singularité. Mieux armée, une personne qui a renforcé sa confiance en soi est plus à même de gérer les situations difficiles, les changements et l’incertitude. De plus, une personne ayant un bonne confiance en elle génère de l’authenticité dans les relations et de la confiance en retour. Car nous avons tous tendance à accorder plus facilement notre confiance aux personnes qui ont confiance en eux.

accompagnement connaissance de soi