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Arrêtez de travailler sur vos points faibles et investissez sur vos forces !

« Tant de qualités qui me font défaut ». Cette citation d’Isabelle Sorente, écrivaine française, est une belle façon d’aborder notre sujet. Dans la course contre la montre de nos vies professionnelles, avons-nous intérêt à combler nos manques ou à investir sur nos forces ? La question est aussi stratégique que la réponse est complexe.

Lequel ou laquelle d’entre nous ne rêve pas d’avoir telle ou telle faculté qui lui manque cruellement aujourd’hui ? On rêve, on fantasme de pouvoir effacer d’un revers de la main nos défauts.
Pourquoi donc ? Car nous sommes convaincus que ces « manques » sont autant de faiblesses à combler au plus vite. Contrairement aux belles paroles de la chanson de Goldman, nos défauts sont rarement vus comme autant de chances. Dans une société où le mythe de l’excellence prévaut, il faudrait nous corriger en permanence pour éviter d’être identifié comme « celui qui ne sait pas faire ceci ou cela ».

Quoi de plus normal quand on nous demande dès le plus jeune âge d’être performant dans toutes les matières, de l’école primaire aux études supérieures. Ou qu’on réfléchit aux activités qu’on pourrait faire pour compenser telle ou telle difficulté. Du théâtre pour apprendre à vaincre sa timidité ? De la musique pour apprendre la rigueur, le sens du travail, l’endurance qui nous fait défaut ? Ça n’est pas toujours le meilleur calcul, même si, entendons-nous bien, cela peut apporter de belles choses. Globalement, ces expériences se soldent par un échec, ou dans une moindre mesure, une démoralisation. On sera jamais des standards, des gens bien comme il faut, nous rappelle sagement « JJG ».

Chez Cinaps, nous partons du principe que ce sont vos forces qui vous permettront de vous démarquer. En les développant, vous vous sentirez plus à l’aise et légitime, le tout en y investissant moins de temps. Vous voyez où nous voulons en venir ?

Alors nous vous partageons 4 bonnes raisons de miser sur ses qualités et accepter ses lacunes.

1- Parce qu’investir sur vos forces est excellent pour votre santé

Les croyances évoquées précédemment sont bien ancrées dans notre société et nous poussent donc, assez naturellement, à dépenser une grande partie de notre énergie à corriger ces « trous dans la raquette » et à nous mettre à niveau pour nous sentir pleinement légitime.

Pourtant, cette quête nous fait perdre beaucoup de plumes en récoltant peu de fruits par rapport au temps investi. Lutter à contre-courant est un calcul périlleux et fatigant. S’acharner à combler ses manques est une entreprise douloureuse et désagréable.

Changer d’approche et travailler sur ses « zones de confort » devient alors un enjeu de santé personnelle pour éviter l’essoufflement voire l’épuisement vers lequel nous mène notre stratégie d’amélioration continue. 

Ce changement de paradigme constitue le fondement même de la psychologie positive qui nous pousse à partir de nos forces et à nous centrer sur nos qualités pour atteindre notre fonctionnement optimal. Les bienfaits de cette approche sur votre santé mentale sont même prouvés scientifiquement ! En orientant notre attention sur des aspects positifs et satisfaisants de notre personnalité et notre quotidien, on parvient non seulement à se défaire du « biais de négativité » (qui tend à nous percevoir en priorité les aspects négatifs) mais on réduit aussi sensiblement l’anxiété et les syndromes dépressifs*.

*Source : Promotion de la santé mentale : les apports de la recherche en psychologie positive par Shankland Rébecca, Benny Martin, Bressoud Nicolas. La Santé en action, 2017. –

Attention, cela ne signifie pas qu’il faut mettre sous le tapis les choses qui nous déplaisent dans notre façon de fonctionner. Il s’agit d’inverser la stratégie pour enclencher une dynamique tout autre qui nous mette dans un état d’esprit positif. Mais sans renier nos points faibles, ce serait une grave erreur de le faire.

*Lire aussi : Managers, les super pouvoirs de la connaissance de soi.

2- Parce que ça permet de s’accepter comme on est et de prendre confiance en soi.

Comme le dit avec beaucoup de subtilité l’écrivain anglais Herbert George Wells « On a toujours les défauts de ses qualités, rarement les qualités de ses défauts ». Ce sont nos qualités qui priment, nous déterminent et qui guident notre action, pas l’inverse ! 

Mais alors, que dissimule cet acharnement que nous avons à vouloir corriger nos défauts ? Tout simplement, c’est la capacité à s’accepter comme l’on est qui est en jeu ! Plus nous luttons contre les penchants « négatifs » de notre personnalité, moins nous sommes apaisés et alignés avec la personne que nous sommes au plus profond de nous-même.

Changer d’approche devient alors un enjeu primordial de notre développement personnel !

Développer nos qualités ne nous empêchera pas d’avoir nos travers, c’est humain. En revanche, tenter de tordre le cou à tout prix à nos défauts et rectifier constamment le tir comme on rattache un pied de tomate à son tuteur semble être une quête utopique, infinie et éreintante.

Chez Cinaps, nous pensons que l’idée de travailler sur ses zones d’effort est survalorisé dans nos environnements. Nous prônons le principe de l’adaptation et utilisons pour cela la démarche du MBTI (Myers & Briggs Type Indicator) dans nos accompagnements et nos formations sur la connaissance de soi. Concrètement il nous semble illusoire de penser que nous pourrons devenir ce que nous ne sommes pas. Une des grandes découvertes de la connaissance de soi est avant tout l’acceptation de soi, avec nos qualités, nos faiblesses, nos manques et nos forces. Cette acceptation de soi est à la base de l’équilibre psychique et nous rend confiant en nous-même et authentique et nous permet de nous affirmer tel que nous sommes. Et mettre l’accent sur l’exploitation des zones de confort, ne nous empêche pas de porter un regard sur nos zones d’effort. En quoi mon environnement me sollicite-t-il sur mes zones d’efforts et que puis-faire pour m’adapter ?  Voilà le genre de questions que nous posons lors de nos accompagnements. En résumé la confiance en soi est fille de l’acceptation de soi.

3- Parce que travailler vos forces clarifie vos « casquettes » et affine votre rôle 

« Va voir telle personne, elle a une capacité d’écoute incroyable. » « Si tu veux un truc créatif, va demander des idées à tel ou telle collègue. » « Dans ce genre de cas, je te conseille d’aller demander l’avis de telle personne, c’est la plus intègre et sincère que je connaisse. »

Dans nos entourages professionnels, et même personnels, nous avons tous des exemples de profils clairement identifiés pour leurs qualités relationnelles. Chacun d’entre nous recèle de forces naturelles, malheureusement nous ne les avons pas toujours clairement repérées. Faire le travail d’enquête, évoqué précédemment, pour connaître ses forces est un prérequis pour développer ses qualités au quotidien. Tels les muscles d’un sportif, les qualités s’affinent, s’entraînent, se travaillent pour pouvoir les développer. Et par la suite rayonner au sein de vos cercles proches.

*Lire aussi : 9 habitudes pour booster la confiance en soi.

4- Parce qu’avoir conscience de vos atouts facilite la collaboration

Le bénéfice d’un tel travail est également collectif. Si vos qualités sont clairement identifiées par votre entourage professionnel, vous deviendrez alors une pièce maîtresse de la collaboration dans votre équipe.

Plus encore, si vous êtes manager, se focaliser sur les atouts de votre équipe pour créer des synergies fait partie intégrante de votre mission ! À l’image d’un coach sportif, positionner les joueurs là où ils sont les meilleurs pour créer un collectif performant est l’une de vos casquettes. C’est un travail de longue haleine qui, s’il est conduit avec rigueur et flexibilité, permettra à chacun de s’épanouir et prendre du plaisir dans son investissement quotidien. Tout en trouvant et en occupant sa place !

On ne demande pas à un joueur de première ligne d’être véloce ou de taper au pied. En cette période de coupe du monde de rugby, on ne saurait trop vous conseiller de vous inspirer des plus grands entraîneurs et de ce qu’ils parviennent à accomplir au niveau du collectif.

*Lire aussi : « L’entraîneur recherche l’alignement des étoiles ».

En conclusion, tenter de faire disparaître ses imperfections semble être une utopie irréalisable.

Nos failles font partie de notre personnalité et certaines existeront toujours. La véritable quête devient alors d’accepter toutes les facettes de sa personnalité mais de se concentrer sur ce qui fait notre force, c’est à dire nos talents, nos dons, pour les faire grossir encore et encore et rendre nos carences moins déterminantes, au sens premier du terme.

Cela étant dit, si je ne peux pas devenir ce que je ne suis pas, comment faire pour travailler sur les situations sur lesquelles je suis moins à l’aise ? En osant être vulnérable et accepter dire là où je suis moins bon. Et surtout, en allant chercher les complémentarités chez les autres pour mettre en place une coopération qui cherche à valoriser les talents que je n’ai pas !

Cette quête de symbiose vous sera bénéfique autant à vous, en termes de confiance et d’estime de soi, qu’au collectif dont vous faites partie, en termes de valorisation et de reconnaissance.

Et si vous avez encore du mal à accepter vos propres « défauts » souvenez-vous qu’« il est préférable d’avoir de très gros défauts que de toutes petites qualités ». Merci Frédéric Dard, et Johny Winter aussi.  


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