|

Comment embarquer une équipe sceptique face à l’IA ?

L’intelligence artificielle (IA) générative s’invite désormais dans le quotidien des managers et de leurs équipes : prise de notes automatisée, rédaction d’emails, génération de synthèses, aide à la décision… Mais à l’enthousiasme technologique se mêlent de multiples inquiétudes bien réelles : et si l’IA venait à nous remplacer ? Sommes-nous censés apprendre tout seuls ? Quels outils choisir devant l’avalanche de solutions proposées ? Si l’IA fait tout, que reste-t-il de notre métier ? A force de faire faire par l’IA, comment ne pas s’appauvrir ? Ça nous sert à quoi concrètement ? Et l’empreinte carbone dans tout ça ? Etc.

Chez Cinaps, nous sommes convaincus que la réponse à ces questions ne réside pas dans la technologie, mais dans la manière dont elle est adoptée, accompagnée et gouvernée. Car en effet, le manager a toutes les raisons d’être tiraillé, avec d’un côté, une IA qui offre du temps, des idées, de la créativité et de l’autre, une IA qui soulève des questions de sécurité, d’éthique, de biais, de maintien de l’emploi… Alors comment, quand on est manager, faire adhérer une équipe à l’IA, avec bien entendu une utilisation intelligente de l’intelligence artificielle ? Comment transformer la peur de l’IA ou les résistances de son équipe en levier d’intelligence collective ? Comment embarquer ses collaborateurs pour qu’ils deviennent plus que de simples utilisateurs passifs ? Quelle posture managériale adopter pour que ça marche ?

Les peurs et les réticences face à l’IA ne sont pas irrationnelles. Elles reflètent :

  • des inquiétudes légitimes sur la pérennité des emplois, l’écologie, le « ramollissement » de notre cerveau,
  • une méconnaissance des usages possibles,
  • et parfois une pression implicite à devoir « tout comprendre, tout de suite ».

Votre rôle de manager est alors central. Non pas pour devenir expert en IA, mais pour créer un cadre de confiance, de curiosité partagée, et surtout de responsabilisation collective. Privilégiez les échanges, la co-construction, la communauté. Acceptez de montrer vos doutes, vos échecs, expliquez vos choix, écoutez votre équipe. Vous allez fédérer autour d’un projet commun, riche d’apprentissages mais aussi d’embûches, où les équipes vont pouvoir expérimenter en toute autonomie, se tromper parfois, mais aussi partager les bénéfices tangibles.

Accompagner les équipes à utiliser l’IA, ce n’est pas leur imposer un outil. C’est leur montrer, par l’exemple, comment elle peut :

  • faire gagner du temps sur les tâches à faible valeur ajoutée (ex. : génération de comptes-rendus, préparation de réunions),
  • aider à structurer une pensée, clarifier un message, explorer des angles nouveaux,
  • augmenter l’autonomie des collaborateurs face à des tâches complexes (prise de parole, reporting, gestion de projet).

💬 “Mon équipe utilise ChatGPT pour reformuler nos retours client de façon plus percutante, ou pour clarifier le message d’un mail délicat. Ce n’est pas une béquille, c’est un sparring partner”, confiait récemment une manager que nous avons accompagnée.

Au sein de l’équipe Cinaps, nous avons développé des ateliers d’IA@Work, une fois par mois. L’occasion de partager nos découvertes, nos questionnements, de tester ensemble, bref de progresser chacun avec des rythmes et des niveaux différents.

Pour transformer les peurs en levier collectif, on peut :

  • ouvrir des espaces de parole sur les représentations de l’IA,
  • co-construire une charte d’usage dans l’équipe, en réfléchissant à un usage frugal et raisonné de l’IA,
  • partager les bonnes pratiques, les limites, les réussites.

Des ateliers collaboratifs se développent dans de nombreuses entreprises sur ces sujets très divers : “Quelles tâches automatiser ? Quelles compétences développer ? Quel cadre de confiance pour l’usage de l’IA dans mon équipe ?”

Concrètement, voici quelques premières actions à la portée de tous les managers :

  1. Explorer à plusieurs : testez avec votre équipe un outil comme ChatGPT, Notion AI ou Copilot sur une tâche réelle. Débriefez ensemble.
  2. Encadrer sans freiner : co-écrivez une charte simple et évolutive autour de 3 piliers : usage éthique, confidentialité, esprit critique.
  3. Valoriser les initiatives : créez un rituel où chacun partage une “utilisation IA” bénéfique chaque semaine.

Cela peut-être un bon début.

cas client

Pour développer les usages de l’intelligence artificielle en entreprise et éviter la résistance, Colgate a créé un AI Hub interne, permettant à chaque collaborateur de développer son propre assistant IA sans expertise technique. Résultat : 3 000 assistants créés en quelques mois, usage viral et adoption rapide businessinsider.com.

Comme beaucoup d’entreprises, Colgate-Palmolive a d’abord expérimenté l’IA via quelques projets pilotes techniques. Mais l’enthousiasme est resté limité… jusqu’à ce qu’ils décident de changer d’approche : au lieu de concentrer l’IA entre les mains de data scientists, ils ont voulu la démocratiser au plus près du terrain.

Colgate a lancé un AI Hub interne accessible à tous les collaborateurs, sans besoin de compétences techniques. Grâce à une interface intuitive (low-code/no-code), chaque salarié peut créer son propre assistant IA pour automatiser ses tâches : rapports, synthèses, emails, FAQ internes, etc.

Résultat : plus de 3 000 assistants IA ont été créés spontanément en quelques mois.

  • Approche « bottom-up » : ce sont les collaborateurs qui identifient leurs besoins et créent les outils.
  • Culture de l’expérimentation : l’échec est perçu comme une étape d’apprentissage, pas un frein.
  • Communication positive sur l’IA : plutôt que d’agiter le spectre du remplacement, l’entreprise a mis l’accent sur l’augmentation des capacités humaines.
  • Adoption rapide et virale de l’outil.
  • Gain de temps opérationnel significatif (ex : -40 % sur certaines tâches de reporting).
  • Renforcement de l’engagement des équipes, fières d’innover elles-mêmes.
  • Donnez les moyens (temps, financiers, humains…) à vos équipes pour explorer l’IA au travail à leur rythme.
  • Ne partez pas de la technologie, mais des irritants quotidiens.
  • Faites de vos collaborateurs les co‑créateurs de vos usages IA.
  • Valorisez les expérimentations, même incomplètes. L’envie d’apprendre est un puissant levier de transformation.

Ce que l’IA change, ce n’est pas uniquement la façon de faire… c’est aussi la manière d’apprendre, de collaborer, d’oser expérimenter.

Accompagner ses équipes à mieux utiliser l’IA, c’est en réalité un formidable levier pour :

  • renforcer l’autonomie,
  • faire monter les compétences,
  • développer une culture de l’innovation partagée.

Et c’est là que nous intervenons : à la croisée du conseil, de la pédagogie, et de l’accompagnement managérial, nous aidons les managers à prendre en main ce changement avec sens, méthode et énergie. Car responsabiliser les collaborateurs, développer la créativité et l’empathie, garantir la qualité des contenus et des prompts, deviennent des enjeux culturels et non plus seulement techniques.

Selon un rapport de Deloitte www2.deloitte.com, les entreprises qui réussissent leur transformation IA présentent 3 caractéristiques clés : confiance, culture data fluide, et agilité. Elles investissent massivement dans le change management et la formation, et acceptent que la peur liée à l’IA soit un signal d’audace et d’opportunité.

Cela se traduit dans les pratiques managériales de la façon suivante :

  • Confiance : adoptez une posture de test & learn, accueillez les erreurs comme apprentissage, créez des espaces sécurisés.
  • Data fluency : encouragez la maîtrise des données chez tous, un esprit critique envers les modèles, avec une validation continue.
  • Agilité : challengez les formats traditionnels, instaurez des approches itératives et adaptatives.

La posture du manager n’est plus la même, de simple superviseur, il devient un coach facilitateur.

Face aux enjeux de l’IA et à l’éventuel scepticisme de leurs collaborateurs, les managers sont amenés à :

  1. Porter une vision claire : expliquer le “pourquoi” de l’IA, cadrer sa contribution aux missions individuelles et collectives.
  2. Encourager l’innovation & l’expérimentation : valoriser les initiatives IA, partager les succès comme les échecs, créer des rituels d’échange.
  3. Créer des canaux de communication ouverts : encourager une communication transparente et fréquente pour un échange fluide d’idées et de retours, permettant aux collaborateurs de se sentir valorisés et engagés.
  4. Garantir la gouvernance et l’éthique : charte d’usages, données, biais, transparence — pour ancrer l’adoption dans le respect mutuel et l’équité.
  5. Construire une culture de confiance : célébrer les échecs comme des opportunités d’apprentissage, créer un environnement sûr où les risques sont permis, et reconnaître les réalisations. Les managers jouent un rôle crucial en promouvant un environnement qui permet le droit à l’erreur.

Au fond, accompagner ses équipes à mieux utiliser l’IA, ce n’est pas devenir expert en technologie. C’est faire ce que les certains managers font déjà : écouter, faire confiance, encourager l’expérimentation, et créer les conditions de l’autonomie.

L’IA met en lumière ce qui compte vraiment dans la posture managériale : le sens, la relation, la capacité à faire grandir.

Plutôt que de craindre d’être dépassé, c’est peut-être le moment de prendre une longueur d’avance en embarquant ses équipes dans une exploration collective, concrète et enthousiasmante.

Et vous, par où allez-vous commencer ?

Besoin d’un accompagnement pour engager vos équipes dans l’usage de l’IA ?
Chez Cinaps, nous aidons les managers à transformer les doutes en dynamique collective. Contactez-nous pour imaginer vos premiers pas.

contact cinaps
Laetitia Tereygeol Cinaps

Laetitia Tereygeol – Directrice marketing et communication