Managers, comment influer sur le bien-être au travail ?

​Article mis à jour, le 4/04/25

Et si le bien-être au travail était devenu l’un des leviers les plus stratégiques du management ? Dans un contexte où les entreprises font face à une perte d’engagement, à une quête de sens accrue et à un environnement économique incertain, quel rôle le manager peut-il jouer ? Peut-il réellement influencer positivement le climat de travail et favoriser l’épanouissement de ses équipes, sans pour autant endosser toutes les responsabilités ?

Aujourd’hui, les attentes des collaborateurs évoluent : ils recherchent plus qu’un emploi, ils aspirent à un cadre de travail stimulant, équilibré et porteur de sens. Pourtant, le manager n’est ni un magicien ni un thérapeute. Son rôle n’est pas de porter seul la charge du bien-être de son équipe, mais bien d’impulser un état d’esprit, de favoriser l’autonomie et la responsabilisation, et de créer un environnement davantage propice à l’épanouissement collectif.

Dans cet article, je vous propose d’explorer comment le manager peut agir comme un véritable influenceur du bien-être au travail.

Les chiffres parlent d’eux-même alors au boulot !

Rien de surprenant si je vous dis que le bien-être au travail est une préoccupation croissante. Plusieurs études le confirment. Selon une enquête réalisée par BVA Opinion pour l’ISC Paris en 2022, 85 % des jeunes âgés de 18 à 24 ans estiment que les entreprises doivent veiller au bonheur de leurs collaborateurs pour être performantes. De plus, une étude menée par Alan et Harris Interactive en 2022 révèle que 86 % des Français considèrent l’entreprise comme responsable de leur bien-être mental. Ces données indiquent une attente grandissante envers les employeurs pour créer des environnements de travail favorisant le bien-être des employés.

Performance et bien-être, ça matche ou pas ?

Il y aura toujours des réfractaires qui pensent que bien-être au travail et performance sont deux notions antinomiques. Pour eux, impensable d’obtenir de la performance sans souffrance ou au contraire de maintenir un niveau élevé de performance avec des collaborateurs très portés sur leur bien-être. Je vous conseille sur ce sujet de lire l’article de Nathalie Bernard et Emmanuel Abord de Chatillon, qui ont réalisé une étude sur 271 entreprises sur leurs pratiques en matière de bien-être et de performance. L’idée que la performance doit se faire aux dépens du bien-être des salariés est selon eux battue en brèche par ces résultats.

Le manager, nouvel influenceur du bien-être au travail

Si le sujet du bien-être au travail est de plus en plus central dans la vie d’une organisation, il l’est par conséquent dans l’ambition managériale. Le rôle du manager est clef, il peut être, s’il le souhaite, un influenceur du plaisir au travail dans l’entreprise. Même si l’idée de bien-être reste du ressort de chaque individu, le manager peut créer les conditions favorables à l’épanouissement de ses collaborateurs. Ainsi un manager aligné, ayant développé une bonne connaissance de soi, sera plus à même d’accompagner ses collaborateurs dans leurs actions et dans leur développement, ce qui, à terme, aura des répercussions sur la performance de l’organisation.

Il a tout intérêt à intégrer dans son management des pratiques individuelles et/ou collectives (empathie, écoute active, météo intérieure…) qui auront un impact sur la bienveillance au sein de l’équipe, mais aussi sur la cohésion, la qualité du travail, la prise de recul, la gestion du stress.

4 conseils pour manager le bien-être au travail dans son équipe

1/ Encourager ses collaborateurs à ne pas laisser le bonheur à la porte de l’entreprise

Poussés par la génération Z, la limite entre la vie personnelle et la vie professionnelle est de plus en plus floue. Alors comment rester soi-même au bureau ? Peut-être en laissant les collaborateurs exprimer librement qui ils sont, ce qu’ils pensent, et en libérant les marges de manoeuvre, grâce à un environnement de travail sécurisant. Et le manager, de par sa vision et la connaissance fine de son équipe, peut accompagner chaque individu à être au bon endroit, à oser des projets qui lui ressemblent, et à développer son pouvoir d’agir. Que de grandes sources d’épanouissement !

2/ Penser well-working et environnement de travail

Si le concept est rattaché aux espaces de coworking, il est intéressant et il marque une tendance forte de repenser l’environnement de travail. Outre un lieu de travail pensé pour satisfaire de multiples usages (espaces pour co-construire, pour produire, pour nourrir ses connexions, pour vibrer, pour se rebooster… Voir notre article Nouveaux espaces de travail : optimiser l’expérience collaborateurs), il peut être vertueux à bien des égards de part son design inspirant et ressourçant ou encore les activités complémentaires qu’il peut proposer. Le concept du bureau reprend d’ailleurs des codes propres au monde de l’hôtellerie, avec pléthore de services proposés.

A titre d’exemple, nous avons repensé nos bureaux au sein de Cinaps après la période Covid. L’occasion de réfléchir aux besoins et usages des différents métiers. Nous voulions des bureaux ouverts, qui fassent la part belle au collaboratif et à l’innovation ; des bureaux avec un esprit « comme à la maison ».

3/ Apprendre à mieux se connaître

Pour être plus aligné et à l’écoute de son équipe, le manager veillera à développer sa sécurité ontologique, à savoir une grande stabilité interne permettant de ne pas être déstabilisé par les événements extérieurs. Grâce à cette meilleure connaissance de soi, mais aussi à une intelligence émotionnelle et relationnelle, le manager est plus à même de décrypter les comportements, d’analyser les résistances aux changements, de maîtriser le stress, de stimuler la motivation de son équipe et de mieux affirmer son leadership.

• Pour se découvrir, le MBTI de Myers Briggs est un bon début. Il permet de déterminer son profil psychologique en fonction de 4 axes :
  • Où puisez-vous votre énergie ? Êtes-vous plutôt extraverti-e ou introverti-e ?
  • Comment recueillez-vous l’information ? Vous fiez-vous plus à vos sens ou à votre intuition ?
  • De quelle façon prenez-vous vos décisions ? Sur une évaluation objective et analytique ou sur la base de valeurs personnelles et de convictions subjectives ?
  • Quel est votre mode d’action ? Élaborez-vous un plan (jugement) ou vous adaptez-vous aux circonstances (perception) ?

• Pour transformer ses messages contraignants en messages positifs, la prise de conscience de ses drivers peut aider. A lire notre article sur ce sujet « Et vous, quels drivers utilisez-vous ? »

• Pour développer son bien-être et la confiance en soi, le sport. Pas d’obligation de se lancer dans de grands exploits sportifs pour cela, mais simplement de mettre le curseur au bon niveau pour progresser dans sa pratique. Exercé de manière régulière, à plusieurs pour plus de convivialité, le sport est bon pour la santé et le mental, on ne le répètera jamais assez ! » Un esprit sain dans un corps sain » disait Juvénal, inspiré par Hippocrate !
  💡 Pour les plus « audacieux », les réunions en marchant sont une très bonne pratique permettant d’allier travail et santé physique.

• Enfin, reprendre le contrôle de son temps, respirer. On apprend à planifier sa semaine en intégrant ce qui est source d’équilibre pour soi (la vie professionnelle, la vie de famille, la vie « sociale », le sommeil, etc.)

4/ Manager autrement, et pourquoi pas être plus well-being centric !

Le monde d’aujourd’hui est plein de paradoxes et d’injonctions. Des entreprises qui communiquent sur leurs actions en faveur du bien-être de leurs collaborateurs, et paradoxalement, un nombre d’arrêts de travail qui ne cesse d’augmenter. Les collaborateurs malheureux sont 2 fois plus malades, 6 fois plus absents, 2 fois moins créatifs, ce qui représente un surcoût en France de 60 milliards d’euros (source : article « Pourquoi les neurosciences vont-elles révolutionner votre façon de manager ? » Harvard Business Review France). Face à ces chiffres, le manager peut agir, en adoptant un management différent permettant aux collaborateurs de s’engager dans leur travail pleinement et librement.

Voici quelques leviers que nous défendons auprès de nos clients, permettant de garantir un bon niveau d’efficacité tout en répondant aux besoins de son équipe :

• La confiance : en tant que manager, comment développer les conditions de la confiance, faire confiance et pratiquer un management responsabilisant, être soi-même en confiance, ou encore inspirer confiance ?
• La flexibilité : notamment par rapport à son propre rythme de travail, mais aussi une flexibilité de lieu.
• La reconnaissance : avec l’utilisation d’un feedback constructif et bienveillant pour manager la performance, développer les compétences et motiver les équipes.
• L’empowerment ou la capacité à développer le pouvoir d’agir des collaborateurs. Pour un manager, savoir donner un cadre clair pour développer l’autonomie, promouvoir l’initiative et la décision et ainsi développer une culture responsabilisante.
• La responsabilisation : je vous invite à découvrir notre livre blanc sur ce sujet. Tout y est : des éclairages, les ingrédients d’une responsabilisation réussie, ainsi qu’une démarche proposée pour vous guider.

Alors si pour vous le travail est un facteur d’épanouissement et de réalisation de soi, la question du bien-être prend alors tout son sens. Maintenant, êtes-vous prêt à créer un « bon » environnement de travail, où vos collaborateurs se sentent à l’aise, en mesure de libérer leur plein potentiel ? Êtes-vous prêt à développer des pratiques managériales qui rassemblent, motivent, donnent envie de donner le meilleur de soi-même ? Prêt à faire un pas de côté, pour travailler et collaborer autrement et ainsi construire un monde du travail plus en phase avec les nouvelles attentes des collaborateurs. Ready to be a Happy few ? 😁 😊

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